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EDQM Strasbourg, France 15/12/2020
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L’EDQM signale la présence de fragrances allergènes dans des cosmétiques pourtant vendus comme « sans parfum »

Une étude menée par le réseau européen des laboratoires officiels de contrôle des cosmétiques (OCCL) indique que certains produits cosmétiques vendus dans toute l’Europe contiennent toujours, en quantité excessive, des parfums pouvant provoquer des réactions allergiques. D’après les résultats de cette étude, 7,7 % des échantillons n’étaient pas conformes à la législation, en raison de déclarations lacunaires ou de fausses déclarations des composés parfumés allergènes présents, et 3,1 % des produits commercialisés comme « sans parfum » contenaient des composés parfumés. Cette étude a été coordonnée par la Direction européenne de la qualité du médicament & soins de santé (EDQM) du Conseil de l’Europe dans le cadre de ses travaux de renforcement de la surveillance du marché en Europe.

Les problèmes les plus fréquemment associés aux fragrances allergènes mis en évidence dans cette étude étaient la présence de linalol, d’alcool benzylique et de limonène, qui doivent figurer sur l’étiquetage lorsqu’ils sont présents au-delà d’un certain seuil, en vertu du Règlement (CE) nº 1223/2009 relatif aux produits cosmétiques1. Concernant les parfums, 41 % des échantillons analysés contenaient des composés allergènes, un chiffre qui indique que cette catégorie de cosmétiques est la moins conforme à la législation.

La conformité des échantillons aux autres exigences que celles concernant les fragrances allergènes a également été contrôlée : 12,7 % des échantillons étaient non conformes en raison d’un étiquetage incorrect ou d’allégations trompeuses. La non-conformité des conservateurs au règlement relatif aux produits cosmétiques, une teneur élevée en cadmium ou la présence de composés d’huiles minérales (dans les produits de soin des lèvres) ont également été déplorées. Par ailleurs, deux échantillons ont dû être classés comme nocifs : une lotion pour le corps contenant une substance interdite (butylcarbamate d’iodopropynyle, IBPC) et un produit de soin de la peau vendu en ligne dans lequel une contamination microbiologique a été détectée.

Susanne Keitel, Directrice de l’EDQM/Conseil de l’Europe, insiste sur l’importance de la surveillance du marché : « Il est essentiel d’assurer la conformité des produits cosmétiques afin de prévenir tout risque sanitaire potentiel. Les problèmes révélés par cette étude montrent qu’il est indispensable de maintenir en permanence une coopération étroite entre les laboratoires officiels de contrôle des cosmétiques, dans l’intérêt de la santé publique en Europe. »

Alliée aux fausses allégations des fabricants qui présentent les produits qu’ils commercialisent comme « sans parfum », la présence de composés parfumés dans les produits de soin de la peau et d’autres cosmétiques représente un danger pour la santé et la sécurité des consommateurs. Les composés parfumés peuvent provoquer de graves réactions allergiques. Pour s’en prémunir, les consommateurs peuvent opter pour des produits « sans parfum », mais dépendent, à cette fin, uniquement des campagnes marketing des fabricants et de l’étiquetage apposé sur les produits. Les composés parfumés allergènes comptant parmi les principales causes de sensibilisation cutanée, un étiquetage correct est indispensable pour prévenir les réactions allergiques.

Cette étude de surveillance du marché, qui visait à évaluer la conformité des produits cosmétiques à la législation européenne en régissant l’innocuité, l’étiquetage et les allégations, a été menée de 2018 à 2020. Au total, 932 échantillons de cosmétiques, notamment des produits de soin de la peau, des cheveux ou des lèvres, ainsi que des déodorants et des parfums, ont fait l’objet d’analyses visant à déceler la présence de 24 composés parfumés allergènes. Quelque 544 de ces échantillons étaient issus de produits vendus comme « sans parfum ». Des échantillons ont été recueillis dans huit pays, à différents stades de la chaîne de distribution (fabricant, douanes, commerce de détail, Internet, etc.). La majorité de ces produits (85 %) avaient été fabriqués en Europe et, au total, 34 pays de production ont été identifiés.

Le réseau européen des laboratoires officiels de contrôle des cosmétiques (« réseau OCCL ») est composé de laboratoires spécialisés dont les travaux sont coordonnés par l’EDQM. Conformément à la mission de cette dernière de promouvoir la santé publique et de contribuer à sa protection en Europe, le programme de travail du réseau OCCL permet aux laboratoires de renforcer la surveillance du marché et d’améliorer la conformité des produits, en augmentant leurs capacités de contrôle et en promouvant la coopération, l’assistance mutuelle transfrontalière, et le partage d’informations et de données. Plus de 50 OCCL — dont 21 laboratoires d’États membres de l’Union européenne — participent aux activités régulières du réseau.

Voir aussi :


1Règlement (CE) nº 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques